vendredi 17 août 2018

Préambule

Il est indéniable qu’en ce début de XXI°siècle Saint-François d’Assise est une personnalité au rayonnement incomparable qui rejoint les préoccupations de nos contemporains, comme le dialogue inter-religieux, les valeurs humaines fondamentales auxquelles un grand nombre aspire.

François d’Assise est l’emblème des amoureux de la nature, il est une référence prépondérante pour les chercheurs de paix, il est figure de tolérance qui fait l’unanimité en matière religieuse et spirituelle. Le patrimoine artistique et culturel qui lui est lié est considérable, tant en Italie qu’en France et, au-delà, en Europe et en Amérique du Sud entre autres.



« Tous ceux qui, aujourd’hui, ont soif d’un retour à la nature sympathisent d’emblée avec la figure de St François et les mouvements écologistes, dans leur ensemble, se réclament de lui. Jean-Paul II lui-même ne l’a-t-il pas proclamé "Patron céleste de tous les écologistes" au début de son pontificat le 29.11.1979 ? Et en convoquant la rencontre de toutes les religions à Assise le 27.10.1986, le pape a encore renforcé l’impact de la personne de St François comme homme de paix et de fraternité, dont la seule évocation favorise l’harmonie entre les êtres les plus différents et même les courants de pensée les plus contraires.

Ce Franciscain est un Italien né sous le nom de Giovanni di Pietro Bernardone à Assise entre 1181 et 1182 et décédé 44 ans plus tard. C'est le fondateur de l'ordre des frères mineurs appelés plus couramment Franciscains.

Pourquoi j'ai choisi de partir de Vézelay ? Car c’est, en France, le lieu de la première implantation d’une communauté franciscaine à la suite de François.

Il m'a donc paru symbolique d’en faire comme beaucoup de pèlerins le point de départ, d’autant plus qu’il est aussi le lieu de départ pour Compostelle et que ce haut-lieu spirituel est également un site culturel et artistique porteur.

Ce sont donc près de 1500 kms de randonnée sur un chemin qui compte près de 73 étapes à travers le Beaujolais, le Bugey, les Alpes, le Piemont, la Ligurie, la Toscane et l'Ombrie qui vont s'offrir à moi. Chargé de ma besace, modeste pèlerin, il me faudra m'armer de courage, de patience pour parcourir deux millions et demi de pas pour aller prier sur la tombe sise en la crypte d'Assise. Ce chemin, selon les quelques pèlerins qui l'ont déjà empruntés, offre la possibilité de vivre une solitude méditative et nécessitera de faire appel de temps en temps à l'hospitalité d'hôtes bienveillants. Les structures officielles encore insuffisantes m'obligeront à une grande simplicité de vie et à découvrir l'essentiel, débarrassé de mes habitudes.



Pour ce périple la coquille St Jacques du chemin de Compostelle sera remplacée par le "Tau" (19ème lettre de l'alphabet grec) surmonté d'une colombe, celle de la Paix.




Premier épisode, préparer mon sac à dos. Même si j'en ai l'habitude maintenant, je dois me reposer à nouveau les questions essentielles :


Je fais donc choir près de mon lit, le sac à dos, béant, en attente d'ingurgiter tout ce que je vais lui faire avaler. Première règle, dès que je pense " je prends çà au cas où", je vire et j'oubli.

Ensuite je me pose les questions suivantes : pour la marche, quels hauts et quels bas je choisis ? Et le lendemain, je porte quoi ? Et s'il pleut ou quand il y a un grand soleil ? Et s'il fait froid que mets-tu ?

Pour les repas, c'est restau à chaque repas ou pique-nique, chaud ou froid ? Je mange avec les doigts ou avec mon couteau suisse ?

Pour me soulager çà sera uniquement en toilettes publiques ou dans la nature, avec le feuillage des acacias ou rouleau de papier H ?

Tu arrives au gîte, tu te laves et tu te sèches avec quoi ? Pour que le linge soit propre? Il devra se contenter d'un nettoyage à l'identique de ce qu'utilise son propriétaire. Tu as des ampoules ou des coups de soleil ? Et si tu sors, chaussons ou espadrilles ?

Et la nuit maintenant, c'est dehors ou en chambre, sur un tapis ou dans un bon lit, çà sera chauffé ou au grand frais d'altitude ?

Et enfin pour partager ma nouvelle expérience, même si j'ai envie de faire ce périple dans une simplicité de vie, mon téléphone avec son câble de chargement, une rallonge et une multi-prise seront nécessaires. La technique aidant, dans ce petit rectangle de plastique, tout le matériel de survie du parfait randonneur est contenu dans 2 cm d'épaisseurs. (Appareil-photos, Caméra, GPS, Internet pour servir d'encyclopédie, dictionnaire français-italien).

J'enfourne le tout dans ce sac qui va devenir ma maison tout au long de ces jours et je passe sur la balance pour le verdict. Vais-je dépasser la limite que je me fixe: 15 kg, soit pas plus de 20 % de mon poids.

Maintenant dernier point de détail qui a son importance, vérification des papiers et de leur validité (carte nationale d'identité, carte vitale, carte européenne de santé), car j'ai beau essayé de vivre dans la simplicité, nous vivons dans une société très administrée.

Voilà, une fois l'intendance résolue, reste à décider de la date de départ qui sera dépendante de mon mode de transport.