lundi 1 octobre 2018

41 ème jour - Monteu Roero

Carignano  - Monteu Roero - 34 kms - 8h15

Hier, après le retour de la messe de mes hôtes vers 20h, nous avons pu dîner ensemble, dans cette cascina (ferme) digne d'une maison de caractère avec ses salles voûtées en brique.

La recherche d'un hébergement pour ce soir n'a pas été facile.  Trop cher, trop loin, complet, fermé. Pour finir, avec l'aide de mes hôtes (C'est tout de même plus facile de discuter dans la même langue,  même s'il fallait me traduire en anglais après), j'ai trouvé ce compromis pour une distance encore raisonnable de 34 kms.

En regardant par la fenêtre, au réveil, le jour a bien du mal à percer.  Pas étonnant, le brouillard humide se lève. 

Je pars donc en imaginant que du point de vue paysage, je n'aurais pas grand-chose à découvrir. Même mieux, j'avance vers l'inconnu, l'invisible, mais en toute confiance,  comme on devrait le faire chaque fois.  Laisser ses peurs et ses angoisses de côté. Vais-je trouver mon chemin dans cette plaine où n'existent pas d'arbres pour fixer les balises ?

Apprécions plutôt les formes sensuelles que décrivent les chemins dans cette nuée.




Et amusons nous pour occuper le temps,  n'ayant pas la possibilité de voir mon environnement,  à part des champs de maïs à perte de vue.

Je décide de conjuguer le verbe "maïs"  à tous les temps.

Présent: Je pousse et je suis vert.
Passé simple: j'ai été coupé et ne reste que mes pieds..
Futur: Je suis debout,  mais pas encore  mûre.
Passé décomposé: J'ai grandi, mais je pourris sur pieds.

A un moment donné, la civilisation se rappelle à nous. Je dois franchir le pas pour franchir le Pô sur un pont d'une route à très grande circulation. Le trottoir est si peu large qu'à chaque passage de camions le souffle d'air engendré me plaque contre la rambarde métallique qui un jour a dû être bien fixé au sol.



Et voilà,  le temps passe et j'arrive à Carmagnola vers 10 h, non pas pour y danser je ne sais quelle farandole, mais pour prendre un petit chocolat chaud. 




Je m'installe à la terrasse d'un bar sous les arcades. Le temps de poser mon sac et les premières gouttes tombent. Cet arrêt arrive donc à point nommé pour que je sorte tout mon équipement de "survie", en cas de pluie.

La pluie n'arrêtant pas le pèlerin, je me lance sur le chemin, destination Ceresole d'Alba. Là bas, je pourrais y faire quelques courses. Mais j'arrive à 12h38. Le supermarché local vient de fermer il y a 8 mn et ne rouvre que dans 3 h. Pas grave, pour ce midi j'ai de quoi faire, aussi, je m'installe là encore sous les arcades, pour manger au sec.

Comme je ne vais pas attendre 3h, je repars pour Monteu Roero à environ 10 kms de là. Je trouverais bien une solution. Je sais par contre que dans ce petit village, il n'y a pas d'alimentation. 

La nature commence à changer, je retrouve des petits bosquets.




Et les champs de maïs laissent la place aux champs de noisetiers. 



Bonne aubaine aussi pour moi, de magnifiques châtaigniers bordent la route ainsi que pommiers et poiriers. Et pour couronner le tout, je trouve même une boîte de lentilles sur la route. Voici un repas complet assuré.





Je grignote tout le temps, jusqu'à mon étape finale le Relais Corte Dei Rotari où j'arrive pour 16 h, juste avant la pluie dont je voyais les nuages menaçants.





Un petit restaurant est ouvert,  pour une fois je vais sortir, pour fêter les 800 kms. (il faut bien trouver une raison).

Un bon repas chaud avec des pastas maison et un bionetti (dessert chocolat typique du Roero).







Cumul:  816 kms