lundi 3 septembre 2018

13 ème jour - Taizé

Savianges - Ameugny - 29 kms - 10h

" Je salue pour vous le passant, l'étranger sur le chemin, 
celui qui se tait ou esquisse un bonjour, 
celui qui m'accompagne sur un bout de chemin et aussi le bougon ennemi des pèlerins ."

Je quitte ce lieu reposant vers 8h30 et  fais un petit détour pour jeter un oeil au château du village.




Mais le chemin m'appelle, avec ses grandes étendues grillées par le soleil. Lorsque je me retourne, au bout d'une demi-heure,  je devine encore dans les bosquets ma halte du soir.




Saponaire officinale 
Prochain hameau, Bissy sur Fley. Là une agréable surprise m'attend. Après le passage d'un bois, planté au milieu de quelques pieds de vignes le château de Pontus de Tyard du XVème siècle attire mon regard.

Château Pontus de Tyard 


Son église 
Son domaine viticole est confidentiel, et la vente des bouteilles ne se réalise que sur place.


Chemin après chemin, j'avance vers St Gengoux le National. Je traverse de tous petits hameaux, sans âme qui vive, semble-t-il. A chaque fois, je me fais surprendre par l'aboiement des chiens de garde. Non seulement il y en a un, mais tous s'y mettent à coeur joie. Inutile pourtant, tout le hameau est au courant que je suis là. Quelle débauche d'énergie de la part de ces quadrupèdes. Et les invectives répétées de leur maître n'y fait rien. " Vas, couché, à la niche, tais-toi ". Tant que je ne disparais pas de leur vue, ils me perceront les tympans.

Là au loin, le château du hameau de la Rochette me dit que ma pause de midi n'est pas loin. Curieuse région, les mises en garde peuvent parfois surprendre. Si la pêche est gardée sur cette colline, les poissons doivent avoir une curieuse façon de creuser leur sillon.




Je traverse la forêt du château. A sa sortie les premiers coteaux de vignobles font leur apparition. Je descends vers la cité médiévale de St Gengoux.





Que d'animation. Je réalise en voyant tous ces enfants,  dont certains avec des cartables, que c'est aujourd'hui la rentrée scolaire .

J'ai une pensée pour ces petites têtes blondes. Je leur souhaite bien du courage. Certains en prennent pour 20 ans minimum!

Un bon chocolat chaud va me réconforter après mon pique-nique avant d'entamer ma deuxième partie d'étape à destination  de Taizé. Une communauté de frères franciscains accueillent principalement des jeunes. Pour une fois, ils feront une exception pour un "grisonnant". J'ai fait obligatoirement ma réservation par internet. Mais à 14 h, toujours pas de nouvelles. Les voies de Dieu sont parfois impénétrables. Même si lui n'a pas de connexion, où va-t-on ?

Je décide donc de trouver un autre hébergement. Avec la magie du téléphone mobile, c'est chose faite, mais mon hôte Françoise ne sera chez elle qu'à 20h30. Que cela ne tienne, depuis mon départ j'adopte la Zen attitude .


Et c'est reparti après deux heures de pause, pour la cité clunisienne de St Hippolyte dans la vallée de la Guye et de la Grosne.

St Hippolyte 


En chemin j'aperçois au loin un randonneur qui vient à ma rencontre.


Pèlerin de retour sur Paris 
Nous nous arrêtons et bavardons une bonne demi-heure. Je fais un bien piètre pèlerin quand il me raconte qu'il a été à Istanbul, en Pologne, en Ukraine, à Compostelle bien sûr. Le plus long qu'il se soit absenté, c'est trois ans. Il dort très, très souvent dehors, et se lave dans les cimetières . Moi j'avoue ma grande faiblesse: une douche bien chaude en arrivant le soir.


Mais en attendant j'ai encore du chemin et je peux même dire le choix de chemins. Je suis sur le chemin d'Assise,  celui de Compostelle et le GR 76, plus un PR.






Il est 16h30, j'ai bien envie de poser mon sac sur le bord d'un champ. Je m'allonge, ferme les yeux et je vais goûter aux bruits de la nature. J'entends les pigeons roucouler dans les arbres. Plus loin ce sont des troupeaux de vaches qui meuglent, réclamant ainsi leur pitence. Et quand le silence revient,  c'est le vent qui agite doucement les feuilles de l'arbre sous lequel, j'ai posé mon corps fatigué. J'ai tellement été attentionné que je me suis endormi . 1/2 heure plus tard, c'est le TGV qui me réveille .

Il est vrai je dois prochainement suivre la ligne à grande vitesse pendant 1 km. Qu'ils sont fou ces gens, de passer si vite, dans un vacarme envahissant . Ils ne prennent pas le temps, comme moi, d'admirer le paysage,  de glaner raisin et mûres et d'avoir comme maître la lenteur.

Il est 18h, j'arrive chez Françoise au village d'Ameugny, à 1 km de Taizé.  Je dois patienter, attendre son retour. Pas de soucis, la température est agréable, je m'allonge dans l'herbe, au soleil et je fais mon blog .

Cumul:  254,5 kms